Fais attention, je ne suis pas toi.
Je précise qu'en écrivant cet
article, je me base sur mon expérience, sur mes actes, et ceux des
autres face à moi. Je peux me tromper et faire des erreurs, mais
surtout, je sais que j'en fais. Je n'ai pas toujours raison et je ne
veux pas que quelqu'unE lisant cet article soit mal à l'aise et se
sente agressé, ça n'est pas le but. J'essaye simplement d'exprimer
comment je vis les choses, et quelles réactions m'agacent, ce qui
peut s'apparayer à la situation d'autres personnes. Bon, cette
introduction faite, je passe à la suite.
Je suis en dépression et en phobie
scolaire, et peu importe que la personne en face de moi subisse les
mêmes maladies ou non, je me retrouve souvent face à des
comportements qui me mettent mal à
l'aise.
Demander des explications sur ce qu'est
la phobie scolaire ou la dépression est normal. Mais penser savoir
exactement ce que je ressens et comment je le vis : non. Non
merci.
Il faut savoir que même si deux
personnes sont en dépression, ielles n'ont pas la même vie ni les
mêmes expériences, ielles ne vivent donc vraiment pas la même
chose. Ta dépression passée ou actuelle ressemble peut-être à la
mienne parfois, mais elle n'est pas pareille. À la rigueur j'ai plus
de patience avec les gentes qui sont malades aussi et qui me donnent
des conseils sur comment gérer, qu'avec ceux qui n'en sont pas
atteints et qui veulent quand même me donner des leçons sur comment
vivre.
Une fois, après un passage à
l’hôpital pour une mauvaise expérience, j'ai revu un de mes amiEs
pour tout lui raconter et lui expliquer pourquoi je ne donnais plus
de nouvelles depuis un moment. Et ce qu'il m'a répondu m'a marqué
et presque mis en colère : « Tu sais, le bonheur c'est
bien. Il suffit de le vouloir et de l'apprécier pour que ça aille
mieux. »
C'était supposé m'aider, me donner un
déclic. Et ça l'a fait, dans le mauvais sens. Je me suis braquée
et énervée à l'intérieur, très fort. Ça part d'une bonne
intention mais j'avais l'impression qu'il n'avait rien écouté à ce
que j'avais dit précédemment. Que les mots ''dépression'' et
''envies suicidaires'' n'était que des mots sans sens que j'avais
choisi au hasard pour parler de moi. Mais non, on utilise pas le mot
''cancer'' pour parler d'une cheville cassée et si j'emploie le mot
dépression, crois moi, je sais ce que je dis.
Je sais que le bonheur c'est bien. Je
sais que rire est plus agréable que pleurer. Je sais tout ça, je
ressens les choses et je sais faire la différence entre une bonne
émotion et une mauvaise. Mais ce que tu fais à ce moment là en me
disant d'accepter le bonheur dans ma vie, comme toi tu le fais, c'est
me rappeler que j'en suis pour le moment incapable, parce que je suis
malade. Tu remets en question ce sur quoi j'ai finalement décidé de
mettre un nom après des années à nier.
Ah et autre chose, me dire que le mot
maladie est trop fort, que j'utilise ma dépression comme une excuse,
ou que je ne fais pas d'efforts : non.
La dépression est une maladie du
cerveau qui te pousse toi même à énormément culpabiliser.
Beaucoup de gentes peuvent nier son existence, parce qu'à vrai dire,
oui, c'est dans la tête, et on a tendance à penser que c'est normal
d'être triste parfois. Ce qui n'est pas normal c'est d'avoir envie
d'hurler sur soi même si souvent, d'être si méchant avec soi-même
au quotidien, et de n'avoir tout simplement envie de RIEN, entre
autre.
Je ne sais pas comment finir cet article qui me semble plutôt incomplet mais qui dit assez grossièrement ce que je veux dire. Je suis dessus depuis presque un mois et j'en ai marre de bloquer devant cette fin, cette conclusion.
Donc, je vais tenter de balancer mon truc un peu n'importe comment en disant que chacunE se bat. Malade ou pas, tout le monde se bat et fait des efforts à son échelle. On a pas toustes les mêmes capacités et priorités, et c'est quelque chose de vraiment important, à ne pas oublier. Pour aider quelqu'unE en tant qu'amiE, il faut le distraire, lui faire des bisous, l'inviter à faire de nouvelles choses, ou juste lui demander ce dont iel a envie. Et s'iel ne sait pas, proposez ! Si c'est unE inconnuE, vous n'avez aucun avis à émettre sur sa maladie. C'est tout. Faites attention à ce que vous dites. Des paroles qui ne vous blesserait pas peuvent blesser les autres !
Peu importe qui vous êtes et ce que vous faites, les erreurs que vous avez perpétré, les gens qui vous ont entouré, les difficultés que vous avez affronté (TOUT LE MONDE VIT DES TRUCS DURS. TOUT LE MONDE. On a tendance à l'oublier mais j'vous jure.) vous êtes unE battantE et vous pouvez être fièrE de vous. Vraiment. On apprend de ses erreurs et on se relève quand on tombe et vous méritez des bravos de partout.
- Louve.
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